Développer un service eau-environnement

Bassins de captage d'eau potable, directive nitrates, Ecophyto, etc. Les enjeux liés à l'eau sont de plus en plus présents. Si les organismes stockeurs veulent faire entendre leur voix, ils doivent s'impliquer dans les réunions. Mais comment un négoce de petite taille, sans conseiller environnement, peut-il suivre de près ces dossiers ?

En août 2013, le négoce agricole Centre-Atlantique (Naca) a embauché un ingénieur chargé de mission eau-environnement, Nicolas Pugeaux, pour représenter les négoces lors des réunions sur ces thèmes. Comme l'explique Jean-Guy Valette, directeur du Naca : « Le négoce agricole Centre-Atlantique a toujours souhaité accompagner les entreprises dans la maîtrise et le suivi des obligations réglementaires. Cette embauche a été guidée par le souhait de privilégier toute démarche volontaire par rapport aux obligations réglementaires. » Nicolas Pugeaux débute ses missions en Charente et en Charente-Maritime car l'agence de l'eau Adour-Garonne finance son poste à 50 %.

1. PARTICIPER À LA CONCERTATION

La mission qui prend le plus de temps à l'ingénieur est de faire entendre la voix du négoce aux réunions sur les différentes zones de captage. « Je rencontre les élus territoriaux. Je leur présente le négoce agricole dans son ensemble, le Naca et les actions que nous engageons. En 2014, j'ai participé à trente-deux réunions concernant les aires d'alimentation de captage. C'est énorme ! », s'enthousiasme Nicolas Pugeaux. Cette mission devrait encore se développer. Aujourd'hui, des réunions de « bilan et perspectives » sont mises en place, et le périmètre des missions évolue.

Une convention avec l'agence de l'eau Loire-Bretagne a été signée en avril 2015 pour étendre l'implication de l'ingénieur aux régions Centre-Val de Loire et Limousin. Nicolas Pugeaux anime également un groupe de travail avec les responsables environnement de différentes entreprises. Ces échanges permettent d'évaluer le programme et de faire remonter les difficultés de la mise en place de certaines actions à l'agence de l'eau. « Par exemple, sur plusieurs aires de captage, on nous demande des diagnostics des pratiques de l'agriculteur, avec un accompagnement renforcé. Mais des questions ont été soulevées par le groupe : Qui le réalise ? Qui le finance ? Grâce à ce groupe de travail, nous avons fait remonter nos besoins. Un outil de diagnostic est maintenant disponible, nous allons le tester. Ensuite, je pourrai l'appliquer sur le terrain pour le compte des négoces », explique Nicolas Pugeaux.

2. DES DIAGNOSTICS ENVIRONNEMENTAUX

Les diagnostics n'ont plus de secrets pour Nicolas Pugeaux. Depuis deux ans, il a réalisé une quinzaine de diagnostics « risque de pollution ponctuelle » chez des agriculteurs. Il vérifie que l'exploitation est bien en règle et propose des améliorations, notamment pour le dimensionnement des aires de lavage avec traitements des effluents phytos. « Dans le cadre du plan pour la compétitivité et l'adaptation des exploitations, les agriculteurs qui réalisent ce diagnostic sont prioritaires pour toucher une aide », ajoute l'ingénieur, qui est agréé pour l'installation de Phytobac. L'objectif est d'apporter un service à l'agriculteur, mais aussi de vendre les équipements du négoce pour réaliser l'aire de lavage. Autre type de diagnostic, les « environnementaux », qui débouchent sur la proposition de mesures agro-environnementales : un nouveau service.

3. UNE LETTRE POUR BIEN COMMUNIQUER

Nicolas Pugeaux travaille également à la définition d'un message commun. Il a créé une newsletter mensuelle, qu'il envoie à plus de 250 destinataires : les entreprises de négoce, mais aussi les agences de l'eau, les syndicats d'alimentation en eau potable, la région Poitou-Charentes, les services administratifs de l'Etat, etc. Il décrit l'actualité dans les différentes zones de captages, les bonnes pratiques agricoles du moment, rappelle la réglementation... Une lettre bien appréciée des acteurs du territoire.

Aude Richard